Le
chemin ayant déjà été reconnu la veille, nous arrivons donc à l’heure
pour CARBUR, groupe local (de Valenciennes pour être précis),
qui balance à un auditoire apparemment un poil plus fourni que la
veille pour cette heure, un blues/rock pas retournant d’efficacité
mais diablement efficace. Les papys (certains membres doivent certainement
avoir la cinquantaine bien tapée, respect !) sont en forme et
leur musique tient la route. A noter un chanteur convaincant et un
son plus que correct pour un premier groupe.
Le
set décolle vraiment et tout le monde se surprend à hurler les paroles
des deux morceaux légendaires clôturant le concert, soit « TNT »
et l’évident « Highway to hell »… Rien à redire, SCOTTLAND
vainqueur par K.O en ce début de journée! Beaucoup
de fans « old school » attendaient beaucoup de la part de
Rapha de WARNING, pour preuve, une petite assemblée bien dense
s’est donnée rendez-vous devant le podium. Ce
vieux loup du hard rock, frontman d’un de ses groupes français les
plus légendaires, monte sur scène et balances quelques compositions
de WARNING, épaulé par le premier batteur du groupe, un guitariste
vétéran et le gratteux de CENTURY SCREAM.
Le
problème est que Rapha, si il a toujours des choses à exprimer (cf.
ses speechs sur les licenciements de masse, les intermittents du spectacle,
etc…) manque singulièrement de pêche en ce beau dimanche pré automnal… Cela est peut-être du à une infection de la
gorge, chose confirmée une organisatrice présentant le groupe avant
le concert. De
plus, les bougres semblent avoir du mal à combler le temps qu’il leur
est imparti, Rapha se lançant dans une présentation des musiciens,
laquelle durera 10 bonnes minutes… bien longuet tout cela, surtout
que chaque intronisation est ponctuée d’un lourdingue « heeeeeeey
Warninger ! » Pour les musiciens, passe encore, mais Rapha
s’y collera aussi pour les organisateurs, le public, etc… Heureusement, après cette petite déception, JEFF SCOTT SOTO débarque tel une tornade sur scène, apparemment attendu par une partie de l’audience, il faut dire que le bonhomme a un background chargé… TALISMAN, YNGWIE MALMSTEEN, etc… Vêtu d’un froc à franges et poches très tendance, l’américain nous balance son répertoire hard FM bien senti avec un charisme et une présence scénique inégalables. Le bonhomme est un immense chanteur, et nous fait partager son bonheur d’être là.
Cerise sur le donut, ces acolytes ne sont pas en reste et envoient la purée, le bassiste passant de la basse à la guitare lorsque Jeff se sent d’humeur à empoigner la quatre cordes. Nous décernerons également une mention spéciale au guitariste, véritable tueur… Jeff saute, hurle, joue avec le public (notamment avec un fan des premiers rangs qui s’amuse à produire des « grunts » parodiés par le personnage) et sort vainqueur une partie loin d’être gagnée d’avance en ce froid début de soirée.
Le coup de grâce est porté avec la formidable de reprise de SEAL, « Crazy », chantée de main de maître par ce Michael Jackson de l’AOR…
Rien à dire, JEFF SCOTT SOTO est une vraie bête, et enfonce définitivement le clou avec un medley gigantesque où, après avoir repris des standards du disco (« Stayin’ alive des BEE GEES), il enchaîne sur la pop (« Step by Step » des NEW KIDS ON THE BLOCK) puis déborde sur le rock (« Smoke on the water » de DEEP PURPLE, « Another one bites the dust » de QUEEN) et fait même une incursion dans le giron du métal avec « We’re not gonna take it » de TWISTED SISTER et le riff de début du « Enter sandman » de METALLICA ! Le tout est joué par passages de 10 à 20 secondes et est absolument terrible, les musiciens faisant preuve d’une vélocité et d’une technicité ahurissantes… Un tout grand concert des américains, de la race de ceux qui resteront dans les anales de l’histoire du Raismes Fest. La tête d’affiche de cette deuxième journée n’était autre que THE GATHERING, et on se demandait comment les hollandais, pas réputés pour leur joie de vivre, pourraient bien supplanter le set « sportif » de JEFF SCOTT SOTO. Malgré cela, un premier sourire de Anneke dés son arrivée sur scène, et on se retrouve désarmés devant tant de grâce et de charme… Les bataves sont en forme et offrent au public un set axé sur leurs compositions les plus aériennes, faisant d’ailleurs la part belle au petit dernier « Souvenirs ».
Le bassiste semble comme toujours planer bien haut, tout comme la majorité des spectateurs remplissant les premiers rangs… Lesquels sont bien évidemment principalement constitués de fans « hardcore » du groupe. Le groupe se permet même de jouer « Eleanor », seul titre rescapé de « Mandylion », (au grand dam des puristes) en version acoustique tout simplement sublime. Et je ne vous parle même pas de l’interprétation d’un « Saturnine » absolument renversant de classe et de beauté…
Le groupe se permet même de jouer le titanesque « Black light district » en guise de premier rappel, Anneke en profite même pour gratouiller une stratocaster… Le concert est une belle réussite et, même si la frêle hollandaise semble souffrir des frimas relatifs à cette fin de soirée, parvient à maintenir sous son charme la poignée de fidèles massés devant les barrières.
Le groupe conclue son set en beauté par l’immense « Great ocean road » issu de « How to measure a planet », et réapparaît après le concert à la plus grande joie de ses fans pour une séance de dédicaces et photos improvisée. SET-LIST THE GATHERING All these good people / Even the spirits are afraid / Amity / Broken glass / Travel / The Colorado incident / Eleanor / Saturnine / Monster / Souvenirs / You learn about it / Black light district / Great ocean road. En conclusion, le Raismes Fest, malgré le peu de monde pour une affiche de cette qualité (une constante en France ?) a été en tout point une réussite en terme d’organisation, de choix des groupes, mais surtout au niveau artistique avec quelques concerts de haut niveau… Ne reste maintenant plus aux metalheads de France et d’ailleurs que de décrocher de la Star Academy et de supporter de telles initiatives ! A l’année prochaine, Raismes ! Thortyir |