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Météo
:
Crachin
londonien
Taux de remplissage
:
Vide
pour Fony, rempli pour Breed 77, blindé pour L.O.A
Son
:
De mieux en mieux au fil des groupes.
Lights
: :
Efficaces sans plus
Ambiance : Aucune pour
Fony, réceptive pour Breed 77 et digne d'un pit hardcore
de Brooklyn pour L.O.A
Moment
fort : Tout le concert de L.O.A et surtout
les morceaux extraits de River Runs Red et Ugly. Accessoirement,
les Whoppers du Burger King.
Set list L.O.A.
-
River Runs Red
- This Time
- Other Side of The River
- Weeds
- I Regret
- Seasons
- Hope
- How it Would Be
- Bad Seed
- My Eyes
- Lost at 22
- Heroin Dreams
- Let's Pretend ( acoustique )
- Plexiglass Gate ( intro )
- Through and Through
- Method of Groove
- Underground
Photos
Life
of Agony (11 photos) cliquer
ici
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Le
live report :
Il
va bien falloir se résoudre à accepter que le
tourneur de Life of Agony n'aime pas la France. Certes, quelques-uns
d'entre nous avaient pu les voir en première partie de
Pantera il y a quelques années mais il ne s'agissait
pas du vrai L.O.A, alors amputé de deux des membres originaux
du groupe dont l'irremplaçable chanteur Keith Caputo.
La dernier passage en France du groupe avec son line-up d'origine
remonte probablement à 93 ou 94, à l'occasion
du premier album, les dates ultérieures ayant toutes
été annulées
Sachant qu'il s'agissait ici de la tournée de réunification
officielle et que le groupe va passer l'année 2004 à
sillonner les Etats-Unis, enregistrer un nouvel album et participer
à quelques festivals éparts en Europe, on peut
se douter que nous ne sommes toujours pas prêts de les
revoir au pays des fromages qui puent. Impensable donc pour
tout fan qui se respecte de louper la dernière date de
cette tournée historique, dans une salle réputée
de Londres de surcroît.
Mais peu importe le coût prohibitif de ce week-end, les
atterrissages kamikazes d'Easyjet et l'hôtel miteux de
Paddington
Ce concert valait tout l'or du monde.
9 Novembre, 18h30, Tottenham Court Road, Londres. La foule est
massée à l'entrée de L'Astoria et on peut
déjà sentir l'ambiance monter parmi les fans arborant
fièrement les t-shirts, bonnets, sweat-shirts et autres
maillots de hockey à l'effigie de leur groupe adulé
dont ils ont été sevrés pendant plus de
6 ans
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Plusieurs
Brits m'interpellent d'ailleurs, jaloux de ce fameux maillot de hockey
tellement collector et prisé des aficionados. Quand les portes
s'ouvrent, c'est la cohue et le service d'ordre est un peu largué
face à l'indiscipline de la foule. Un peu largué aussi
avec les réservations de billets sur Internet
A savoir,
une demie-heure d'attente pour que notre commande soit finalement retrouvée
in-extremis alors qu'on allait finir à la porte, limite comme
des malpropres. Ce petit incident passé, nous pouvons enfin pénétrer
dans l'antre de l'Astoria.
Surprise, la salle n'est pas très grande, comparable à
un petit Bataclan, plus large et moins profond, avec cependant un balcon
sympa. Mais où sont passés tous ces gens qui se bousculaient
à l'entrée ? Probablement au bar, en train d'enchaîner
les pintes de houblon distillé !
Une
bonne demie-heure s'écoule encore et le premier groupe ' hits
the stage '. Les 5 minots de Fony viennent d'Angleterre et pratiquent
un emocore à la mode teinté de quelques riffs heavy-metal.
Le son est mauvais, la performance scénique animée mais
désordonnée et le public ne s'y trompe pas, préférant
rester dehors à se biturer la gueule. Seuls quelques emokids
apparemment fans se risquent à esquisser de petits circle-pits
et quelques badauds polis ( dont nous ) observent l'air curieux depuis
le fond de la salle.
Malgré les encouragements du chanteur, l'ambiance ne décollera
pas et Fony quitte la scène après une demie-heure de set,
un peu penauds les gamins ! Dommage tout de même car en toute
honnêteté, leur musique n'est pas si mal dans le genre
et elle devrait ravir les amateurs d'emocore, du moins sur CD et surtout
pas en live dans de telles circonstances d'impatience de la part du
public qui soyons francs, n'en avait rien à foutre de leur prestation
Encore
une bonne demie-heure de réglages techniques et c'est au tour
de Breed 77 de s'y coller. Jouissant d'une bonne réputation,
le quintet Anglais originaire de Gibraltar bénéficie d'une
foule nettement plus dense et d'un accueil plus chaleureux. Sans non
plus déclencher l'hystérie collective, les 30 minutes
de set du groupe vont, petit à petit, convaincre la salle au
point de déclencher de longs applaudissements ainsi que les prémices
de ce que sera la fosse quelques instants plus tard
Musicalement
au confluent du néo, du métal mélodico-atmosphérique
ainsi que du rock et du folklore oriental, Breed 77 prouvent qu'ils
sont une valeur montante de la scène, faisant preuve d'une grande
diversité dans leurs compositions ainsi que d'une présence
scénique irréprochable et d'une maîtrise technique
très surprenante ( les jeu des guitaristes sur leurs guitares
acoustiques mérite une mention spéciale ). Seul petit
bémol, le chanteur joue parfois du djembé et a tendance
à insister sur les ' un, dos, tres, quatro ! ', ce qui agace
un peu tant ce cliché Sepulturien est éculé. Connaissant
cependant les origines méditerranéennes du groupe, on
leur pardonne plus facilement ce gimmick.
Groupe à découvrir absolument pour les personnes ouvertes
d'esprit donc !
Et
c'est reparti pour une interminable attente jusqu'au moment ou, l'air
stressé des roadies à l'appui, on comprend que le moment
tant attendu est imminent. Les lumières s'éteignent, à
l'exception du projecteur qui illumine le logo de L.O.A en toile de
fond et la sono crache l'intro du concert. Bruits inquiétants
mêlés à des extraits des interludes Monday Thursday
et Friday, les veines vont bientôt s'ouvrir
Les 4 New-Yorkais
sont acclamés à leur entrée sur scène et
ça commence déjà à slammer et bouger dans
tous les sens alors qu'aucune note n'a encore résonnée.
' I've got the razor at my wrist 'coz I can't resist '
On ne
pouvait rêver meilleure entrée en matière que ce
River Runs Red toujours aussi apocalyptique. Le son est bien meilleur
que pour les premières parties et dans la fosse c'est une véritable
boucherie, il n'y pas un seul endroit paisible.
Les tubes s'enchaînent, This Time déclenche les premiers
mouvements de violent dancing propres au public hardcore qui constitue
toujours une bonne partie de la fanbase du groupe, qui pratique pourtant
une musique inclassable bien qu'inspirée fortement par le hardcore-metal.
S'en suit un Other Side of the River toujours aussi pachydermique et
mélodique, permettant à Keith de démontrer à
quel point il est un chanteur d'exception. Weeds, plus mélodique
permet de souffler un peu, à part pendant le refrain sous forme
de mosh-part qui déclenche encore des mouvement de foule impressionnants.
I Regret et sa rythmique effrénée entraîne à
nouveau un chaos monstre et totalement incontrôlable. Même
des titres un peu plus tendres tels que Hope ou How It Would Be ne parviennent
pas à calmer les ardeurs du public qui a décidé
de pogoter, slammer, sauter, mouliner, kicker à tout rompre et
sans discontinuer.
Keith, d'ailleurs, s'en inquiète et demande à nouveau
à la foule de faire attention de ne pas se blesser ou pire
( un fan du groupe est décédé il y a quelques années
lors d'un de leurs concerts ). Rien à faire, ça vire même
au n'importe quoi par la suite. Une fille montre ses seins à
Keith déclenchant l'hilarité du chanteur qui montre sa
poitrine en retour.
En parlant de Keith, celui-ci se montre un peu moins épileptique
que sur le DVD et il fait preuve d'une présence scénique
digne d'un très grand frontman, n'hésitant pas à
se frotter au public à plusieurs reprises, sans oublier son passé
de bad-boy pour autant : 'Bunch of cunts ' nous dira-t-il au moins dix
fois. Alan et Joey sont remontés comme des piles électriques
et haranguent la foule sans arrêt. Sal fait la star derrière
son kit de batterie et entend son nom scandé par la foule entre
deux titres.
Le moment le plus violent du concert arrive alors avec un enchaînement
Bad Seed/My Eyes qui transforme les quelques dizaines de mètres
carrés de l'Astoria en un Brooklyn Sur Tamise. Les pits se forment
définitivement, fini le pogo classique, et il vaut mieux faire
gaffe à ne pas se prendre un moulinet mal placé. On assistera
même à un 'pile-on' ( qui consiste à ce que tout
le monde saute sur un gars tombé par terre, formant une pile
humaine ) très hardcore old-school ainsi qu'a un 'wall of death'
très viril, surtout pour les non-initiés qui se le prenne
dans la cage thoracique :-))
C'est le bordel, le chaos, l'enfer, mais les plus énervés
restent cependant attentifs à ne pas blesser les autres spectateurs,
ce qui est nettement plus rare dans de tels concerts en France
Heroin Dreams et Let's Pretend ( interprété par Keith
seul à la guitare acoustique ) détendent un peu l'atmosphère
même si la foule trouve quand même le moyen de rester particulièrement
indisciplinée pendant ces deux titres plus calmes.
Puis vient le moment de la salve finale, un rappel sans en être
un puisque le groupe est sorti de scène le temps de laisser Keith
interpréter sa balade seul sur scène.
' It's time for some chaos now ' dit Alan en revenant sur les planches.
On ne peut que lui donner raison : Plexiglass Gate, Through and Through
et Method of Groove vont permettre aux plus sanguinaires de la soirée
d'assouvir leurs dernières pulsions meurtrières. Etonnant
d'ailleurs de constater que le public à toujours autant d'énergie
à dépenser après une heure et quart de mosh sauvage.
Underground sera le dernier titre de la soirée, deux des gamins
de Fony montent sur scène pour chanter avec L.O.A et tout le
monde se met à jouer les choristes en puissance.
Un dernier ' bunch of cunts ' de la part de Keith, une promesse de revenir
l'année prochaine, une dernière déclaration d'amour
de la part de tout le groupe et nous pouvons enfin quitter la salle,
épuisés, dégoulinants de sueur et la tête
plein d'émotions intenses
Très intenses
Life
of Agony à toujours été un groupe à part
et exceptionnel à sa manière ; ils l'ont encore démontré
ce soir là. Sur scène, l'émotion, l'énergie,
le chaos et l'amour sont au rendez-vous. L'interprétation était
tout simplement parfaite de la part des 4 membres du groupe, la communion
avec le public à son paroxysme. Un des meilleurs concerts auquel
j'ai assisté dans toute ma vie.
Comme le disait une banderole confectionnée par des fans au balcon
: ' L.O.A ne nous a jamais quittés '. Pourvu qu'ils continuent
encore pendant des années, et surtout qu'ils ne nous refassent
jamais la mauvaise plaisanterie de splitter, ne serait-ce que pour quelques
mois
'
Raise your hands if you understand ! '
P.S
: chroniques du double CD live et du DVD toujours en ligne, rubriques
'chroniques' et 'DVDvore.
Rano