06
décembre 2003
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Londres
- Mean Fiddler / Angleterre
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Taux de remplissage
:
Son
:
globalement bon
mais quelques problèmes techniques énervants !
Lights
: magnifiques
et parfaitement appropriés !
Durée
: beaucoup trop
court ! 1h20 à tout casser
la faute à la
salle !
Ambiance : chaude et
dévouée pendant tout le concert, froide sur la
fin
Moment(s)
fort(s) :
A Natural Disaster chanté en trio par Danny,Vinny et
Lee Douglas, l'enchaînement Balance/Closer envoûtant,
l'enchaînement Judgement/Panic qui déclenche la
folie dans la fosse, Temporary Peace toujours aussi émouvante
et enfin Flying et Fragile Dreams en version slow, chantées
en choeurs par la foule
Presque tout le concert en somme
!
Set list Anathema
Childhood
Dream (intro)
Pulled Under at 2000 Metres a Second
Balance
Closer
Release
Pressure
Forgotten Hopes
Destiny is Dead
A Natural Disaster (feat. Lee Douglas)
Empty Spaces / What Shall We Do Now (Pink Floyd)
Judgement
Panic
Temporary Peace (feat. Lee Douglas)
Flying
Fragile Dreams (version slow)
2000 & Gone
Photos
de Caroline Traitler :
Anathema - cliquer
ici
Wolverine - cliquer
ici
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Le
live report :
Nul
n'est prophète en son pays. Le dicton peut s'appliquer
au groupe de Liverpool à en croire Danny Cavanagh lui-même
; Anathema rencontre un succès bien plus grand outre-manche.
On pouvait donc s'attendre à un concert intimiste dans
un petit club londonien, mais que nenni ! Le Mean Fiddler de Londres
est une superbe salle, supérieure à L'Astoria en
termes de capacité et de qualité : une grande fosse
pouvant contenir probablement 800 personnes bien tassées
ainsi qu'un bar à 180° à l'étage, depuis
lequel les plus fainéants peuvent suivre le concert derrière
une baie vitrée, en sirotant une Guinness et en écoutant
la retransmission du show en live dans une sono.
Tout doit se dérouler très vite car malheureusement,
nous le verrons plus tard, la salle se transforme en boite de
nuit passé une certaine heure.
Wolverine monte donc rapidement sur les planches et délivre
un set d'une demie-heure environ devant un public encore relativement
épars. Le CD m'avait laissé sur ma faim et leur
prestation scénique n'a fait que confirmer ma première
impression.
Leur musique n'arrive pas à retenir mon attention, ni celle
du public d'ailleurs. Vite fait, bien fait, ils quittent donc
la scène sous quelques applaudissements polis mais personne
n'en redemandera.
La pression commence à monter lorsque les roadies d'Anathema
font leur apparition, et Jamie Cavanagh lui-même supervise
les opérations. La foule se masse devant et on attend avec
impatience le début de ce que tout le monde espère
être une soirée inoubliable.
Quand les lumières s'éteignent enfin, la sono crache
Childhood Dream, instrumental extrait du dernier album et les
musiciens prennent enfin place sur scène, savourant l'ovation
que leur réservent leurs fans.
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Une
ligne de basse continue retentit et c'est parti pour Pulled Under at
2000 Meters a Second, titre le plus endiablé du dernier album.
L'audience est captivée, certains headbanguent comme des fous,
d'autres chantent à tue-tête le refrain ' Freedom is only
a hallucination that waits at the edge of the places you go when you
dream'. En tout cas le public répond présent tant au niveau
du nombre que de sa participation.
S'en suit un enchaînement divin Balance/Closer, légèrement
entaché par un grésillement continu dans un des baffles
et un vocoder pas assez fort sur Closer. On apprécie tout de
même ce moment d'une grande intensité et le public entre
de plus en plus en communion avec le groupe au fil des titres.
Sur scène en tout cas, on remarque la présence scénique
de chacun des musiciens qui ont l'air plus soudés que jamais,
trippant complètement sur chaque morceau. Les tensions du passé
auraient-elles disparu pour de bon ? L'avenir nous le dira
En
tout cas Vincent est très communicatif avec le public et Danny
s'éclate à faire les churs sur la plupart des titres.
On remarquera à plusieurs reprises son regard insistant vers
les premiers rangs, incitant la foule à participer de plus en
plus et attentif à l'accueil réservé aux nouveaux
titres
Ce sera le cas sur Release qui va déclencher un début
de pogo sur sa fin et permettre au public de se lâcher totalement
en tant que troisième chanteur du groupe, quand il ne frappe
pas dans ses mains pour accompagner le rythme.
Vient ensuite une partie du concert plus orientée sur le côté
planant et atmosphérique du répertoire d'Anathema. Pressure,
Forgotten Hopes et Destiny is Dead s'enchaînent à merveille
et tout le monde chantonne dans son coin ou bouge légèrement
la tête au gré des mélodies envoûtantes et
de la guitare acoustique de Vinny. Mention spéciale à
celui-ci qui chante à merveille ce soir, alors qu'il nous avait
habitués à des prestations vocales live mi-figue mi-raisin
par le passé.
Juste le temps pour nous de souffler un peu et Danny annonce l'arrivée
sur scène de Lee Douglas, la sur du batteur, qui chante
sur plusieurs titres du groupe. Et voici le deuxième grand moment
de la soirée : A Natural Disaster, la chanson éponyme
du dernier album, chantée en trio par Lee, Vinny et Danny se
révèle un véritable concentré d'émotion
sur scène. Les trois voix se mélangent à la perfection,
Vinny parvenant à monter très haut à notre grande
surprise. Merveilleux
Toujours dans l'optique d'alterner le calme et la tempête, Danny
désaccorde sa guitare de deux tons et Vincent annonce le titre
suivant en prenant une voix death d'outre tombe ; humour britannique
oblige. On s'attend à un très vieux titre du groupe mais
c'est en fait une reprise de Pink Floyd, Empty Space/What Shall We Do
Now, extraite de The Wall, et interprétée d'une façon
particulièrement heavy et captivante. Espérons qu'ils
la rejoueront sur la tournée européenne début 2004
!
C'est donc la partie la plus énervée du set qui a commencé.
L'enchaînement Judgement/Panic déclenche un gros pogo continu
sur tout le devant de la fosse au grand plaisir de ceux qui étaient
venus en espérant assister à un concert de metal.
Le calme et la beauté reviennent cependant au galop, incarnés
par Lee Douglas qui remonte sur scène pour interpréter
l'imparable Temporary Peace, incontestablement un des morceaux les plus
émouvants du groupe. Puis c'est au tour de Flying, le titre le
plus 'tubesque' du dernier album, et Vincent démontre une fois
de plus qu'il est en très grande forme vocale ce soir.
Dernier grand moment de la soirée, Fragile Dreams, version slow,
et tout le public qui chante en chur le refrain 'Maybe I always
knew, my fragile dreams would be broken for you
'.
Quand le groupe termine ensuite un 2000&Gone instrumental d'ordinaire
mais agrémenté pour l'occasion d'un discours enregistré
puis quitte la scène en remerciant tout le monde, on s'attend
à ce qu'ils reviennent assez vite pour jouer One Last Goodbye
ou Angelica par exemple. Mais le public, étrangement, ne se manifeste
par trop et les lumières se rallument à notre grand désarroi.
On apprendra par la suite que les consignes de la salle étaient
très strictes au niveau du timing et que le groupe n'avait droit
qu'à 75 minutes de set puisqu'il fallait ensuite transformer
le tout en discothèque
Court
Beaucoup trop court
Une fin qui laisse un goût amer quand on vient de Paris pour assister
à cet événement, mais on ne peut pas blâmer
le groupe qui n'y est pour rien ni la foule qui, même si elle
avait réclamé un rappel, n'aurait pu l'obtenir
Avec le recul, ce n'est pas le meilleur concert d'Anathema auquel j'ai
pu assister mais en faisant abstraction de la fin trop soudaine et prématurée,
ce fut tout de même un excellent concert, très intense
en émotions, comme à l'accoutumée avec eux
Trois choses positives se dégagent de cette soirée. Premièrement,
la set-list était parfaitement étudiée et le répertoire
désormais très vaste du groupe lui permet d'alterner toutes
les ambiances possibles et imaginables. Deuxièmement, les titres
extraits du dernier album passent l'épreuve de la scène
avec mention très bien, ils prennent une dimension particulièrement
heavy en live et le titre éponyme est tout simplement bouleversant
de beauté. Enfin, les 5 lurons sont plus à l'aise, soudés
et présents que jamais sur les planches.
Un très bon signe pour l'avenir !
Rano
P.S : un
énorme merci à Caroline Traitler [ www.photopit.com
/ www.dragonlady.at
/ http://www.darkscene.at
] pour les photos !

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