Les
fans vont être surpris, le line up à changé,
peux tu expliquer ce désir de ne pas avoir un line
up stable ?
En fait c'est depuis les débuts de Soulfly, le line
up a toujours été différent, je pense
que cela permet de pas être dans un groupe ennuyeux,
de garder une certaine fraîcheur. Je sais que parfois
c'est douloureux ou étrange mais depuis des années
le line up à complètement changé et je
suis convaincu que je ne peux pas faire autrement. C'est nécessaire
de faire ce type de sacrifice pour que la musique reste bonne,
et la musique doit rester bonne à tout prix (rires).
Donc
on peut présumer que tu vas sacrifier encore des musiciens
pour le prochain album ?
Cela se pourrait bien, je ne veux pas le faire et je n'ai
pas ça à priori
mais autant être
vraiment honnête, je ne vais pas raconter de conneries,
disons que si un problème avec un des musiciens doit
interférer avec la musique, je n'hésiterais
pas à la faire.
Parlons
un peu du nouveau guitariste, Mark Rizzo (ex Ill Nino), il
a apporté beaucoup de choses, dont ces emprunts au
flamenco, c'est une des raisons qui expliquent qui tu as fait
appel à lui ?
Oui, nous avons commencé à répéter
ensemble en prévision de l'écriture de l'album,
nous avons travaillé sur des chansons puissantes comme
" Prophecy " ou " Execution style ", des
chansons classiques qui sonnent vraiment heavy. Et un jour
alors que j'entrais dans studio je l'entends jouer, j'étais
surpris et je lui ai dit " hey mec qu'est ceque tu est
en train de jouer là ? Le flamenco est un des mes styles
de musique favori, pourquoi tu ne m'as rien dit ???!!! "
(rires). Et je lui ai tout de suite proposé d'intégré
des passages flamenco dans l'album, tu sais c'est vraiment
un style unique, et j'étais vraiment fier et heureux
que cela soit dans l'album. Je pense que c'est justement ce
genre de surprise qu'il doit y avoir dans Soulfy. Un groupe
puissant qui peut jouer avec Slayer, et nous l'avons fait
d'ailleurs, tout en proposant des passages complètement
surprenant.
Et
il y a un morceau surprenant dans l'album, après un
première partie très agressive on tombe sur
un morceau de
reggae ni plus ni moins
C'est après
coup moins surprenant quand on sait que apprécies beaucoup
Bob Marley
Oui (rires). Disons que les gens qui apprécient Soulfy
doivent plutôt se demander " il va faire ce genre
de chanson, mais quand " (rires). C'est la chanson la
plus longue, je pense que l'idée est venue de l'album
précédent avec la chanson " tree of pain
" qui était très bonne, elle permettait
en étant au centre de l'album de le scinder en deux
parties, et j'aimais beaucoup cette idée là.
Si je l'avais placé ailleurs qu'au centre de l'album
cela n'aurait pas fonctionné.
Il
y a une autre surprise, le groupe serbe qui apparaît
dans l'album
Je crois que l'idée vient de loin, cela date de Sepultura,
on voyageait beaucoup et on cherchait d'autres influences
d'autres musiques. Et le choix de ce groupe d'Europe centrale
est un bon choix, car personne ne connaît vraiment la
musique qui est jouée dans cette région du monde.
Et je trouvais vraiment génial d'inclure cette musique
dans mon album, et j'ai trouvé ce groupe tzigane avec
qui j'ai enregistré, et également avec un professeur
de musique de Belgrade qui conserve des instruments du moyen
age, des instruments des balkans. Ils m'ont donné un
sentiment intemporel avec leurs instruments, et c'était
tout simplement surprenant pour moi aussi parce que je ne
m'attendais pas à cela au départ quand j'ai
commencé à travailler sur le nouvel album.
Et aussi à la fin, c'était complètement
fou, " march over river Drina ", est un vieux morceau
qui date de la guerre qui se termine avec les instruments
tziganes. J'avais entendu la cover qu'en avait fait Laibach
sur leur album NATO. J'aimais bien et je trouvais que un bon
choix de reprendre cette chanson dans l'album. Et puis avec
les musiciens tziganes c'était complètement
dingue, une sorte d'expédition pour National Geographic.
Parfois je ne me sentais plus comme un musicien mais comme
un explorateur.
A
propos de musiciens tziganes, tu suscites des vocations, tu
connais le groupe Ektomorf ?
Non, pas du tout
Le chanteur Zoltan m'a dit dans une
interview que tu était son artiste favori, ils jouent
un style de musique qui rappelle ce que faisait Sepultura
quand "Roots " est sorti tout en y incorporant de
la musique tzigane. En Allemagne tout le monde les appelle
les nouveaux Sepultura.
Ok, c'est un bon compliment au fond et c'est toujours flatteur
de voir des groupes émerger et se réclamer de
ce qu'on a pu faire.
Tu
as changé d'avis ou pas au sujet de la production ?
Tu disais que tu ne produirais pas de groupes, même
si tu l'avais fait pour un groupe Argentin, Aenima.
Ce n'est pas que je refuse de produire un groupe. Il faut
simplement que je trouve un groupe qui me plaise au point
que j'oublie qu'à priori je n'aime pas trop la production.
Honnêtement je n'aime pas trop cela, même pour
moi, parce que c'est un peu inconfortable. Parce que tu vois
le producteur est bien calé dans une chaise en train
de fumer toutes sortes de choses (rires), et je moi dois aussi
m'occuper des autres aspects. Je n'aime pas me trouver des
deux côtés de la barrière, je préfère
me dire que je suis le coach d'une équipe. A l'avenir
j'essaierais quand même de produire un groupe, je le
choisirais en fonction de ce que j'en aurais écouté.
Je n'aime pas ça mais je voudrais le faire.
Pour Prophecy j'estimais que c'étais la meilleure chose
à faire que je le produise, je n'avais vraiment pas
envie que quelqu'un entre dans le studio et dénature
d'une façon ou d'une autre tout le travail qui avait
été fait et la vision que j'avais de l'album.
Mais à l'avenir je pense que j'enverrais 3 ou 4 chansons
à quelqu'un que j'aimerais voir à la production,
pour qu'il amène ces chansons dans une voie différente,
un peu comme nous le faisions avec Sepultura. Quand nous écrivions
quelque chose et qui sonnait complètement différemment
après.
A l'avenir je retravaillerais avec un producteur mais je suis
vraiment satisfait de m'en être sorti avec Prophecy,
c'est une expérience que je voulais tenter malgré
mes réticences. Je pense qu'on s'en est tenu aux idées
que nous avions au départ. En fait c'est aussi un des
changements avec Soulfy nous avons changé à
chaque fois de producteur, de studio, du coup on est expérimentés,
on peut avoir un brésilien, un autre spécialisé
dans la world et un autre complètement dingue spécialisé
dans le hardcore (rires). C'est quelque chose qui peut être
cool.
Après
7 ans d'existence, crois tu que les gens on accepté
que Soulfy bien est un groupe qui fait vraiment partie intégrante
de la scène metal ou qu'il n'est qu'une parenthèse
?
Ecoute je pense que c'est vraiment différent des débuts
avec Soulfly, malgré les changements de line up. Les
fans soutiennent vraiment le groupe quoi que nous fassions,
comme si la musique que nous faisons était une sorte
de cadeau pour eux, et je souhaite que cela continue d'ailleurs.
Et c'est vraiment spécial, d'ailleurs nous avons joué
avec le nouveau line up à Los Angeles et c'était
une sorte de test avec le public, et c'était vraiment
l'un des meilleurs que nous ayons fait.
Ce
n'est pas étrange parfois cette attitude des fans ?
Oui, tu sais c'est étrange mais j'ai aussi appris beaucoup
avec Soulfly, et puis nous prenons plus de risques que nombre
de groupes qui d'album en album ne change pas leur son d'un
iota. Pour moi Soulfly est plus proche d'un groupe qui n'a
peur de rien (rires), comme les punks, on y va avec notre
cur, et on va de l'avant sans regarder en arrière.
Comme
la chanson punk " porrada "
Oui, c'est l'une de mes favorites, elle m'a ramené
au bon vieux temps du hardcore. C'est comme un trip de retour
vers le Brésil, vers la chanson des Ratos de Porao,
" Policia "
Justement
elle ressemble à " Policia "
Oui c'est vrai, c'était l'idée en faisant une
chanson hardcore qui soit cool, et quand nous l'avons écrite,
c'était après avoir composé " Execution
style " qui est plus dans le style de Septultura ou Nailbomb
Période
Chaos Ad alors...
Oui cette cette période là, alors après
nous voulions une autre chanson rapide mais moins métallique,
et surtout pas plus de 3 cordes (rires). Et le texte est inspiré
par le film " City of god ", un film brésilien
vraiment hardcore et complètement dingue avec des mômes
de 10 ans qui flinguent des gens
Une histoire inspirée
par la vie au Brésil.
Le
temps passe vite, et il faut déjà que Max donne
le mot de la fin
" Merci beaucoup ", j'espère vous voir à
partir de fin avril en France et à travers l'Europe
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